Belz. Elle place les molosses abandonnés

Rosemary Brami, 27 ans, oeuvre pour l'association de protection animale Droits de vivre. Elle prend part au placement, au sein de familles d'accueil, de chiens dangereux abandonnés ou facilite leur adoption pure et simple.





Dans son dernier courriel en date, le «cordialement» de politesse avait été remplacé par «amstaffement»... Passionné par la race american staffordshire terrier, l'un des anciens petits amis de Rosemary Brami lui avait fait connaître ces chiens dits dangereux. Maintenant, elle n'en démord plus: «Je n'en changerai pas». Cette Francilienne installée à Belz est la propriétaire d'une femelle, Faither, boule de muscles de 28kg adorant grignoter des «oreilles de cochon» séchées. «C'est le bébé à maman», sourit celle qui, à 27ans, partage sa vie professionnelle entre une activité à mi-temps dans les assurances et des remplacements en tant qu'assistante vétérinaire. En plus de Faither, elle possède quatreautres canidés, dont un second amstaff «déclassé» en boxer et un chat luttant quotidiennement contre un cancer. Au printemps prochain, Rosemary Brami devrait entamer une nouvelle carrière: celle d'éducatrice canine, après des dizaines et des dizaines d'heures de formation et de stage. Et pourra notamment oeuvrer, à titre gracieux, pour l'association de protection animale Droits de vivre, dont elle est, notamment, l'inspectrice-enquêtrice. «Je n'ai pas forcément le beau rôle».

Déjà 200 chiens «catégorisés» placés

Au nom de ce groupement basé à Douadic (Indre), elle épluche, depuis le mois de mai de cette année, les dossiers de ceux qui ambitionnent de s'occuper sur le long terme d'un chien «catégorisé». Ils adopteront s'il s'agit d'un molosse «de défense» (comme les amstaffs pure race ou les rottweillers) ou deviendront famille d'accueil au cas où le canidé serait classé en première catégorie, réservée aux chiens «d'attaque» (amstaffs croisés ou pitbulls pour ne citer qu'eux). Dans ce second cas, l'animal reste la propriété à vie de l'association, qui dépend financièrement de dons de particuliers. Droits de vivre a ainsi placé environ 200chiens dangereux en une année et demie d'existence.

«Tout le monde veut caresser Faither»

L'association récupère ces molosses, parfois victimes de maltraitance, directement auprès des propriétaires souhaitant s'en séparer ou après avoir été sollicitée par des fourrières.
«Les amstaffs ne méritent pas leur réputation». Lorsque Rosemary Brami promène aujourd'hui Faither dans le bourg de Belz, toujours en laisse et la gueule masquée par une muselière, «tout le monde veut la caresser». Fini ce temps où des promeneurs marchant sur le chemin côtier qui borde l'arrière de son terrain de 3.000m² ne pouvaient s'empêcher de se fendre de réflexions quand la femelle de 5 ans aboyait. Du genre: «Vous devriez la faire euthanasier». D'ailleurs, une clôture «brise vue» a poussé. De toute manière, Rosemary Brami a le droit de détenir un amstaff. Tout simplement. Elle dispose même d'un arrêté, signé par le maire de sa commune, faisant office de «permis de détention». Celui que les autorités seront en droit de réclamer à compter de vendredi à tout propriétaire d'un chien dangereux. Mais la souplesse devrait s'imposer, provisoirement.
[i]Site internet [i]http://droitsdevivre.forumactif.org


Aurélien Douillard
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