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Il avait tiré sur un chien et l'avait achevé à coups de crosse
Un homme de 60 ans a été condamné hier à 6 mois de prison avec sursis pour avoir tué le chien de son voisin parce qu'"il aboyait
trop". Le prévenu s'est trompé d'animal et a massacré Nanty, une chienne Setter anglais de 13 ans.
On aura tout entendu dans ce tribunal.
Le public murmure tandis que des aboiements résonnent dans la salle d'audience correctionnelle de Perpignan. Des cris de chien
sortis de la gueule d'un magnétophone et diffusés par le prévenu lui-même.
Pour tenter d'expliquer comment ce retraité "respectable" de 60 ans, ancien cadre bancaire à l'étranger, a pu en arriver à commettre
de tels actes de cruauté.
Comment, le 8 juin dernier, au Mas Llaro à Perpignan, " excédé par le bruit" que faisait un des trois Setter anglais de son voisin,
il a pris son fusil à pompe, est passé par-dessus le grillage, a tiré à deux reprises sur l'animal et "s'apercevant qu'il respirait
encore", l'a littéralement achevé "pour qu'il ne souffre pas", lui enfonçant la boîte crânienne et lui cassant les côtes à coups de
crosse.
Puis, il a fait passer le cadavre du chien dans sa propriété à l'aide d'un escabeau, l'a dissimulé sous une bâche et l'a mis dans le
coffre de sa Jaguar pour aller l'abandonner dans une décharge.
"Il faut avoir le coeur bien trempé pour faire une chose pareille. C'est la rage qui vous a poussé pour vous acharner ainsi sur un
anim al ?", s'interroge le président. "Si j'avais eu une troisième balle je l'aurais tirée. Je me suis cru obligé de terminer ce que
j'avais commencé. J'ai pété les plombs.
Mais il faudrait que tout le monde fasse l'expérience d'entendre ce chien aboyer sans arrêt.
Ce chien qui en grandissant était devenu agressif. J'avais appelé plusieurs fois mon voisin. Je lui avais même envoyé un collier
anti-aboiement. C'est la nuisance que je voulais supprimer, pas le chien.
Mais je me suis trompé". Problème ? Le voisin ne s'en est pas pris au chien aboyeur mais à Nanty, une chienne de 13 ans silencieuse
et fidèle à ses propriétaires depuis plusieurs années. "En plus, 3 ou 4 ans auparavant, il avait tiré au-dessus de la tête de la
femme de son voisin", reprend le président. "Non, j'avais tiré avec un pistolet d'alarme en l'air comme je le faisais d'habitude
pour faire taire le chien. J'ai vraiment été nul dans cette histoire. Je n'avais jamais fait de mal à un animal avant. J'ai un chat
et un chien".
Il ne mérite pas de détenir un animal
"Ce dossier laisse une impression de dégoût et de crainte. C'est inquiétant parce qu'il possède des armes, il est incapable de se
maîtriser et quand il s'en sert, il se trompe", rétorque M e Becque, avocat du propriétaire du chien, le collier de Nanty à la main.
De l'animal ou de l'homme qui devait avoir un comportement responsable ?
Qu'est ce qui se passera quand il ne pourra plus supporter les cris des petits-enfants de son voisin ?" "Il ne mérite pas de détenir
un animal", a renchéri M e Patrice Grillon (Paris) pour l'association Stéphane Lamart, la ligue française anti-vivisection et
l'association Société Nationale de Défense des Animaux de Paris. Et de réclamer l'interdiction de posséder un animal de compagnie
pour le prévenu ainsi que 1 500 euros pour chacune des trois parties civiles.
La même réparation sollicitée par M e Frédérique Quet, au titre de la SPA : "Il a revêtu sa cape de justicier pour aller régler ses
comptes avec un chien. Pourquoi n'est-il pas allé voir son propriétaire plutôt ? Est-ce qu'il s'est demandé combien de cambriolages
il a évité grâce à ce chien qui aboyait chaque fois que quelqu'un approchait du grillage ?"
Et Jean-Claude Miquel, pour le parquet, devait requérir 8 à 10 mois de prison dont la moitié ferme et l'autre assortie d'un sursis
et l'interdiction pendant 5 ans de détenir d'un animal de compagnie.
"Je ne sais pas comment vous gérez les crissements des cigales la nuit sur votre propriété. Les espaces africains sont sans doute
moins bruyants que la savane catalane."
Il n'y a aucune démarche pour le comprendre, plaide alors M e David Dupetit pour la défense. "Il a voulu couler une paisible
retraite ici et depuis il vivait un enfer. D'autres voisins témoignent qu'ils étaient réveillés la nuit, que les chiens les
menaçaient.
Ce jour-là, sa mère était hospitalisée. Et sa femme avait quitté la maison pour chercher du repos ailleurs. N'en pouvant plus...
Le tribunal a finalement décidé de condamner le prévenu à 6 mois de prison avec sursis, à verser 1 000 euros au propriétaire pour le
préjudice moral, et 200 euros de dommages et intérêts à chacune des 4 associations.
La confiscation des armes a été ordonnée. L'interdiction de détenir un animal a, elle, été rejetée.
Le 15 septembre, une jeune femme, qui avait capturé Mambo, un petit chien, pour le donner à un autre jeune qui l'avait aspergé
d'essence avant d'allumer un briquet, a écopé d'une peine d'un an de prison dont six mois ferme .
Source :
journal L'indépendant octobre 2009
Laure Moysset
2005 - 2009 Association Stéphane LAMART « Pour la défense des droits des animaux »
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Bureau à Paris +33 (0) 1 44 75 00 47
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