Saisi par les services vétérinaires, le parquet a décidé de placer en urgence, vendredi, les deux équidés faméliques.
C'est sur un bout de terrain totalement pelé, situé derrière une grande demeure de la rue de la 1er Armée, dans le quartier de Sapiac à Montauban, qu'une jument et sa jeune pouliche étaient parquées.
N'ayant qu'un peu de paille et de l'eau pour toute nourriture, ces deux animaux sont devenus faméliques. La jument, qui n'a que la peau sur les os, n'a même plus de lait pour allaiter sa petite. Vendredi encore, âgée d'environ 6 mois, elle cherchait à téter sa mère. En vain. Une situation connue de plusieurs riverains qui, jusque-là, n'avaient pas pensé à donner l'alerte.
C'est en fin de semaine que la direction des services vétérinaires de Tarn-et-Garonne a finalement été prévenue. En se rendant sur place, vendredi, les fonctionnaires ne peuvent que constater « l'état de santé déplorable » dans lequel se trouvent les chevaux. Les agents de la DSV laissent une soixantaine de kilos de foin aux animaux qu'ils dévorent rapidement. Pendant ce temps, les responsables des services vétérainaires déposent plainte au commissariat et demandent au procureur de prendre des mesures afin de sauver ces animaux.
En utilisant un article particulier du code de procédure pénale, le magistrat place en urgence les animaux afin qu'ils reçoivent des soins.
Alors que le propriétaire des chevaux, un chauffeur routier montalbanais, est aux abonnés absents, les agents de la DSV retournent à l'enclos accompagnés, cette fois, de policiers et d'une personne susceptible d'accueillir les équidés.
Sous surveillance d'un vétérinaire
La jument se laisse docilement conduire jusqu'à un camion. Sa pouliche, particulièrement craintive, donne du fil à retordre aux fonctionnaires. Ils doivent la mettre à terre pour la maîtriser.
Prévenue par le chauffeur routier, une de ses amies, propriétaire de chevaux à Saint-Nauphary, arrive sur place.
Après d'âpres négociations, elle obtient la garde officielle des chevaux, le temps qu'une éventuelle décision judiciaire soit prise à l'encontre de leur propriétaire.
« Un vétérinaire passera régulièrement les surveiller et vérifier qu'ils reprennent bien une alimentation normale », expliquent les responsables de la DSV.
Selon la direction des services vétérinaires, la jument et sa petite ne devraient pas avoir de séquelles à la suite de cette importante dénutrition.
« La pouliche risque simplement d'être plus petite », note un responsable.
De leur côté, les services de police de Montauban ont ouvert une enquête. Contactés hier, ils n'ont pas souhaité faire de commentaire sur « ce dossier en cours ». De son côté, le propriétaire est resté injoignable sur son téléphone fixe et sur son mobile. Hier soir, il n'avait toujours pas répondu à nos sollicitations.