L'aigle prit son envol fier majestueux
Les ailes déployées il planait solitaire
Sa large envergure flottait dans le ciel bleu
Dont l'ombre vaguement venait mourir sur terre
L'oeil aguerri et vif pour détecter les proies
Il scrutait sans relâche son vaste territoire
Un léger vent soufflait sur les monts et les bois
Au lointain s'élevait une fumée très noire
C'était un incendie qui avait pris là bas
entre deux collines et un petit village
Des hommes et des chevaux on entendait les pas
Tandis que le feu redoublait avec rage
Providentiellement le sinistre avorta
Car soudain un orage sur la terre tomba
C'est alors que le feu doucement s'éteignit
Et qu'enfin le soleil put sortir de la nuit
L'aigle se rapprocha lentement du village
Qui jouxtait les abords d'une grande forêt
Il aperçut alors un animal sauvage
Qui fuyait en tous sens égaré et blessé
C'était un lièvre éloigné de son gîte
Chassé par la chaleur du terrible brasier
Le rapace savait qu'il fallait faire vite
S'il voulait le saisir dans ses serres ascérées
Il commença d'abord par observer sa proie
Qui se dissimulait dans l'épaisseur de l'herbe
L'horizon s'enfuyait là bas vers les grands bois
Rattrappé par le feu qui s'élevait en gerbes
Soudain un cri strident déchira l'atmosphère
L'aigle venait de fondre sur le pauvre animal
d'un puissant coup de bec il acheva le lièvre
N'ayant pu s'extirper du piège fatal
Puis le rapace rapidement s'éloigna
En emportant dans les nues sa sanglante victime
La mort avait frappé une nouvelle fois
Mais avait repoussé la terrible famine
Éric Malpas.