Alors que 6 résidents ont acheté une cage pour héberger des chats sauvages, d'autres s'y opposent. L'abri va être enlevé aujourd'hui.
Yvonne Lacontre est partagée entre la tristesse et la colère. Porte-parole de six propriétaires et locataires de la résidence Ibos à Tarbes, elle ne comprend pas qu'une jeune chatte sauvage et ses cinq petits, dont ils se sont pris d'affection, vont se voir priver de leur abri.
Elle raconte. « Il y a un an environ, une chatte sauvage est arrivée ici. Un locataire lui a donné à manger, l'a caressée. Elle est restée. Au printemps dernier, nous l'avons vu arriver avec cinq petits chatons. Elle était d'une maigreur à faire peur », dit-elle.
La solidarité s'organise : les six habitants décident de financer l'achat d'une niche. « ça nous a coûté 200 €, mais peu importe le prix. Avec l'hiver qui va arriver, on ne pouvait les laisser ainsi », poursuit Yvonne qui ajoute : « Nous savions que quinze jours avant, un abri pour chat avait installé à la résidence Panorama, avec l'autorisation du syndicat commun Foncia ».
La cage est placée à l'angle d'une clôture de maison, dont les propriétaires ont accepté son installation, et d'un garage. À l'intérieur, il y a un distributeur d'eau et de croquettes. Et à l'entrée, un petit panneau avec écrit : « Chats libres protégés » par l'APPA Équidés.
Le syndic Foncia demande qu'on l'enlève« Notre objectif était ensuite de les faire stériliser par un vétérinaire pour qu'ils ne se reproduisent pas. J'ai réussi à attraper la mère, l'opération a été réalisée. Nous avons poursuivi avec un petit. Mais le vétérinaire mais m'a dit que pour les autres, il fallait attendre l'âge de 6 mois », explique-t-elle.
La pose de cet abri ne fait pas l'unanimité dans la résidence. « Il y a cinq personnes qui font partie du bureau du syndic, et parmi elles quatre se sont opposés à cet abri », regrette Yvonne. Qui ne comprend pas car « l'hiver est là et ils vont se retrouver sous la pluie, le vent, la neige, et n'auront plus de repères. La SPA n'en veut pas : les chats sauvages ne sont pas adoptables. Que reste-t-il, l'euthanasie, mais le vétérinaire ne veut pas. Parmi eux, il y en a deux protégés car tatoués, donc déclarés à l'Association des chats libres protégés de Toulouse », souligne-t-elle.
Mais voilà : dans un courrier qu'elle a reçu, le syndic Foncia demande que la niche soit enlevée, faute de quoi elle sera retirée ce lundi 30 novembre, arguant que « dans cette affaire, nous sommes contraints de faire respecter le règlement de copropriété qui prévoit que ''nul ne pourra, même temporairement, encombrer les parties communes, ni y déposer quoi que ce soit, ni les utiliser pour son usage personnel, sauf exception décidée par l'assemblée générale», est-il écrit dans la lettre.
« Je ne comprends pas alors qu'il y a des problèmes plus urgents à régler : les grilles de sécurité dans les colonnes des compteurs électriques, les compteurs de gaz, vieux de plus de 50 ans, à changer ; dernièrement, nous avons eu une fuite ; les extincteurs qui n'existent pas… », énumère Yvonne.
En tout cas, la niche est toujours en place. Verdict aujourd'hui
http://www.ladepeche.fr/article/2009/11/30/726296-Tarbes-Une-chatte-et-ses-5-chatons-prives-de-niche.html