http://www.one-voice.fr/fr/article/sentience-des-animaux-sensibilite-et-conscience-des-animaux-de-fermeLa science nous révèle que tout animal de ferme est un être sensible et conscient, capable, dans une plus ou moins large mesure,
d’éprouver tout comme nous des émotions. Pourtant, dans le monde entier, des milliards de ces animaux sont élevés dans un
environnement vide qui ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins naturels et ils sont privés de tout ce qui peut rendre la vie
digne d’être vécue.
Incroyables poulets
Les travaux menés par Christine Nicol et d’autres chercheurs à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni, ont montré que les poulets
se servaient de leur mémoire et qu’ils avaient des intentions et des attentes. Dès le premier âge, les poussins sont capables de
retenir mentalement l’idée d’un objet qui n’est plus visible : ainsi, par exemple, ils feront le tour d’une barrière pour retrouver
cet objet. Quand des poulets ont été habitués à recevoir de la nourriture comme récompense dans une situation particulière, ils se
montrent par la suite très contrariés si cette récompense n’arrive plus.
Une équipe de chercheurs du Groupe de biophysique du Silsoe Research Institute, au Royaume-Uni, a montré que les poules avaient la
notion du futur. Dans le cadre de leur expérience, les poules devaient donner un coup de bec sur un bouton de couleur vive pour
recevoir de la nourriture. Quand une poule n’attendait que quelques secondes avant de donner le coup de bec, elle recevait une
petite quantité de nourriture. Cependant, si elle attendait 22 secondes, elle recevait une quantité de nourriture bien plus
importante. Plus de 90 % des poules ont su attendre pour recevoir la plus grosse récompense.
Rosa Rugani, du Centre de recherche sur le cerveau de Rovereto, à l’Université de Trente, en Italie, a découvert que des poussins
âgés de trois ou quatre jours étaient capables d’additionner et de soustraire. S’inspirant d’expérimentations développées pour les
bébés humains, Rosa Rugani et ses collègues ont mis au point des tests pour voir si les poussins étaient capables de différencier
des quantités différentes de petites balles en plastique. « C’est la première démonstration d’une capacité d’additionner et de
soustraire chez de jeunes animaux en dehors des humains », a déclaré Rosa Rugani.
Des recherches ont aussi montré que les poules apprenaient à leurs poussins quels aliments sont comestibles. Selon John Webster,
professeur à l’Université de Bristol, cela indique « que la poule a appris ce qui était bon à manger et ce qui n’était pas bon pour
elle, qu’elle se soucie de ses poussins au point de ne pas les laisser manger la mauvaise nourriture et qu’elle leur transmet ce
qu’elle a appris. Pour moi, c’est très proche de ce que l’on appelle une culture — et même une culture développée »
Les vaches sont des individus complexes
Des travaux publiés au début de cette année montrent que les fermiers, en donnant un nom aux vaches et en les traitant comme des
individus, peuvent accroître significativement la production de lait. « De même que les gens sont plus réceptifs quand on s’adresse
à eux de façon personnalisée, les vaches, également, se sentent plus heureuses et plus détendues lorsqu’on accorde un peu plus
d’attention à chacune d’entre elles », explique Catherine Douglas, de l’Ecole d’agriculture de l’Université de Newcastle, au
Royaume-Uni.
En Allemagne, un agriculteur de Roedental, Alfred Grünemeyer, traitait ses animaux comme on traite ses animaux de compagnie que l’on
aime. À sa mort, un de ses animaux, un bœuf nommé Barnaby, s’est montré très affecté et s’est mis à le languir. Barnaby a réussi à
s’échapper de son champ et a gagné le cimetière où Alfred était enterré, à un kilomètre et demi. Il a franchi un muret, il a trouvé
la tombe de son propriétaire et il y est resté pendant deux jours, malgré de nombreux efforts pour l’en faire partir. « C’est la
preuve d’un niveau élevé d’intelligence », a déclaré un vétérinaire des environs. « Il semble incroyable qu’un bœuf puisse trouver
l’endroit exact où son maître a été enterré, mais c’est bien ce qu’il a fait. »
L’intelligence des cochons
Des expériences réalisées par des chercheurs de l’Université de Bristol ont montré que les cochons avaient recours à la tromperie.
Cette découverte est importante, car elle indique que ces animaux ont conscience d’eux mêmes ainsi que des croyances et des
intentions des autres animaux. Au cours de ces expériences, on a montré à un cochon où de la nourriture était cachée. Un second
cochon n’a pas tardé à se rendre compte que le premier était « informé » et il l’a suivi. Le cochon « informé » a vite compris qu’il
valait mieux pour lui faire semblant d’ignorer où se trouvait la nourriture. Dès lors, il ne s’y rendait que lorsque l’autre s’était
éloigné dans une autre direction.
En 1999, Lulu, un cochon nain du Vietnam, a sauvé la vie de Joanne Altsmann. Le jour où celle-ci a été victime d’un infarctus, Lulu
est sortie de la maison et est allée se coucher sur la route, obligeant une voiture à s’arrêter. Lulu a alors guidé le conducteur
vers la maison.
Les moutons préfèrent les visages souriants
Des chercheurs de l’Université de Cambridge ont découvert que les moutons étaient capables de reconnaître les émotions sur le visage
de leurs congénères, mais aussi sur le visage des personnes humaines. Selon le Dr Keith Kendrick, spécialiste en neurosciences à
l’Université de Cambridge, « les moutons sont capables de reconnaître des visages qui diffèrent de moins de 5 %, si bien que nous
avons pensé qu’ils seraient peut-être capables de reconnaître des émotions bien plus subtiles. Il s’avère qu’ils sont capables de
distinguer aussi bien le sourire et la colère chez les humains que le stress et le calme chez leurs semblables. Il est dès lors
possible que leur vie émotionnelle soit bien plus riche que ce que nous aurions pu penser. » Les travaux réalisés par Kendrick à
l’Université de Cambridge ont consisté à montrer à des moutons des photos représentant d’autres moutons, des personnes et d’autres
animaux. Les résultats de ces travaux ont montré qu’un mouton était capable de reconnaître le visage d’au moins 50 autres moutons et
de 10 humains pendant au moins deux ans. Des observations montrent aussi que les moutons pensent aux individus absents.
L’importance de la sensibilité et de la conscience animales
Dans le Traité de Rome de 1957, qui créait la Communauté européenne, les animaux d’élevage étaient classés comme des « produits
agricoles » et n’avaient pas plus de statut légal que des marteaux ou des clous. Les idées ont évolué depuis, et l’Union européenne
les reconnaît maintenant comme des « êtres sensibles » et prépare l’interdiction de certains types d’élevages industriels, mais pour
la majorité des animaux d’élevage dans le monde, rien n’a changé et bien peu d’attention est accordée à leurs souffrances, à leurs
besoins comportementaux et à leur vie émotionnelle.
Enfin, le destin des animaux de ferme est évidemment de finir à l’abattoir où, dans un laps de temps scandaleusement court, ces
êtres sensibles et conscients sont tués, écorchés et dépecés pour être transformés en nourriture.
Comme le déclare Françoise Wemelsfelder, biologiste et chercheuse spécialisée dans le comportement et le bien-être animaux, « chaque
jour, nous en apprenons davantage sur les diverses et uniques façons dont les animaux pensent, éprouvent des sensations et prennent
des décisions intelligentes. Les preuves abondent que les animaux sont des êtres sensibles et conscients, par conséquent, comment
pouvons-nous continuer à les exploiter comme nous le faisons ? »
AGIR
Pour nous aider à alerter le public quant au sort des animaux de ferme et initier un changement de comportement à leur égard, vous
pouvez commander et diffuser autour de vous nos cartes (
http://www.one-voice.fr/fr/page/militer ) sur la Sentience des animaux.